SEPTEMBRE 2001
L'été,
la rentrée
Pour cette
première édition, nous allons revenir sur l'été,
ses surprises et ses blockbusters, sur les sorties qui vont nous tenir
en haleine jusqu'au mois de décembre, sur les résultats
du festival de Venise, et enfin, sur le box office, dont je vous donnerait
quelques tendances chaque semaine. Devant un tel programme, il va
falloir faire vite, alors je vous propose de ce pas de commencer par
jeter un coup d'il dans le rétroviseur, et de regarder
quels ont été les succès de cet été.
Si l'on exclu Amélie Poulain, dont le fabuleux destin semble
s'être arrêté à la barre des 8 Millions
d'entrées, le cinéma français n'a guère
été à la fête cet été. L'année
dernière avait vu la sortie intelligente d'un petit film, Harry
de Dominik Moll, qui avait produit son effet, parmi le vide des sorties
d'août. Il n'y a pas eu ce type de surprises cette année,
qui aura marqué le grand retour de Claude Zidi, dans un film
tout à fait exécrable paraît-il. "La boite"
a fait si peu d'entrée que le message devrait être assez
clair pour les producteurs, qui vont sans doute proposer à
Claude Zidi de prendre une bonne pension et d'aller ranger sa caméra
au vestiaire. On pourrait parler également de ce cher Aghion
qui nous avait déjà fait vomir avec "Pédale
douce", et qui ne nous à pas fait rire à nous prouver
par A+B que les Anglais nous était en humour en tout point
supérieur avec cet Ab Fab de la honte. Cela restera cependant
tout à fait anecdotique, le film étant si tellement
mauvais et unanimement reconnu comme tel, que même Première
a détesté
On notera cependant la fable intimiste
(mais sait-il faire autre chose ?) d'André Téchiné,
"Là-bas", sortie fin août, mais qui ne constitue
pas une surprise dans le sens où c'est un réalisateur
confirmé qui fait un film sur une région qu'il connaît
bien, et dont il a su ne pas exploiter l'exotisme, comme à
son habitude.
Du Côté américain, même si on ne pourra
pas nier que leur meilleur blockbuster de la saison s'est tourné
en direct il y a quelques jours, la grosse artillerie c'est concentré
sur deux uvres, comme il est de mise depuis deux ou trois saisons
: la première concerne l'humour, avec le deuxième opus
des frère Wyans, "Scary Movie 2" qui reste dans le
droit fil de la première série, la seconde, avec Tim
Burton, concernait l'aventure, il s'agit bien sur de "La planète
des Singes". Que dire de ce film, qui, comme le fut à
son époque Blade Runner, ressemble à un mauvais coup
porté à l'indépendance des réalisateurs
Hollywoodiens. Burton a eu les mains liés et son film a été
amputé de ses scènes burtoniennes, notamment cette scène
où le héros s'offrait une scène d'amour avec
la singe qui l'a aidé. Dommage, car il en reste un film tout
à fait spectaculaire, mais qui a perdu beaucoup de saveur,
car il ne va pas là où il semble partir. Gageons que
Burton a bien rongé son frein, en se disant en secret que tout
cet argent amassé va lui permettre d'être libre pour
un paquet d'année. A noter également, le raté
monumental de Jurassic Park III, qui ne décolle pas au box
office alors qu'il aurait pu tout rafler. La faute à un scénario
rabâché, et à une lassitude compréhensible.
Peut être la faute aussi à un scénario de merde.
Passons maintenant à cette rentrée que l'on prévoit
chargé : nous avons déjà eu la palme d'or de
Cannes qui est sortie le 5 septembre, et je ne dis pas ça que
pour faire hurler Geneviève ; même la plus idolâtrasse
des films de Nanni Moretti sais qu'il s'est passé quelque chose
autour du film d'Haneke, la Pianiste qu'il n'y a pas eu pour la chambre
du fils. Mais ce n'est pas tout : cette semaine est sorti le film
de Michel Gondry, le clipeur régulier de Björk, Human
Nature, sur une idée originale de Charlie Kaufmann, celui qui
avait déjà commis le fantabuleux "Being John Malkovitch".
La rentrée sera longue jusqu'au 19 décembre, et la sortie
si tellement attendu qu'elle en devient trépignante du premier
volet du "Seigneur des anneaux".
Vidocq, le premier film réalisé par un faiseur de numérique,
Pitoff, et qui s'annonce comme le film qui va nous péter les
couilles pendant 1 mois comme le fut "Belphégor"
l'année dernière. Ceux d'entre vous qui étaient
des fidèles des arêtes dans la friture le savent, nous
sommes tout à fait méfiant envers les séries
télévisées nostalgisantes adaptée au cinéma
Avant donc ce 19 décembre, plusieurs grand moment de cinéma
nous attendent. "Reines d'un jour",
de Marion Vernoux, avec la belle Karine Viard, en octobre, le film
de Philippe Harel, celui des randonneurs, avec Benoît Poelvoorde,
"Le vélo de Ghislain Lambert",
le dernier Coen, "The Barber", "Moulin
Rouge" de Baz Hullman, "Millenium Mambo" de Hou
Hsiao Hsien, et on ne peut pas tout dire.
On s'en voudrait d'oublier Laurent Cantet, et son "Emploi du
temps", tiré de la vie de Jean-Claude Romand, le deuxième
film du réalisateur de "Ressources humaines" n'aura
rien obtenu à Venise, hormis le "prix cinéma du
présent", alors qu'il y partait la fleur au fusil. Il
ne faut pas pour autant avoir des doutes sur la qualité d'un
film qu'on nous dévoilera le 14 novembre. Le festival de Venise
s'est ouvert cette année sur un cinéma différent,
le cinéma indien, offrant le lion d'or à Mira Naïr
et son "Moonsoon Wedding" ou le cinéma mexicain avec
"Y tu mamà tambien" du réalisateur Alfonso
Cuaron.
Voilà pour la rentrée. Pas de nouvelles non plus de
Star Wars II, mis à part que l'on a son titre "La guerre
des clones", mais de cela, nous en reparlerons dans 15 jours.
La semaine prochaine, nous parlerons de Human Nature le film de Gondry.
En attendant, bonnes toiles