Un monument national sur lequel les petits bourgeois replets de la
Nouvelle Vague auraient craché, jetant ainsi leur gourme sur
un réalisateur magistral comme pour accuenter encore un peu
plus le mépris de l'histoire du cinéma et leur propre
vacuité.
Marcel Carné, c'est l'inoubliable réalisateurs de véritables
chefs-d'oeuvres intemporel, à la tenue de caméra d'une
rigueur impressionante et à l'inventivité indéniable.
Auteur de plusieurs films qui ont marqué l'Histoire du cinéma
tout en restant l'auteur de films populaires, il a tout pour devenir
une icône, une référence parmi les nouveaux cinéastes.
Mais si des réalisateurs comme Jean-Pierre Jeunet lui voue
un culte sincère, Carné, auteur pourtant avec "Les
Enfants du Paradis" de l'un des plus beaux films de la création,
reste quelqu'un de dédaigné, au prétexte qu'il
n'a su -piètre talent selon certains- mettre en images que
les fantasmes des autres. Réalisateur "parigot",
il s'associe à de grands dialoguistes comme Jeanson ou Prévert
pour ses meilleurs films. Parmi ceux-ci, "Drôle de Drame",
"Quai des brumes", "Les Visiteurs du soir", "Les
enfants du Paradis" , "Hôtel du Nord" et "Le
jour de lève"... Excusez du peu ! Le fait que tous ces
films aient été tourné entre 1937 et 1945 fait
de lui également un cinéaste cantonné aux années
30-40, ce qui n'est pas vrai, puisque sa carrière s'étalle
sur plus de 60 ans, entre son premier court, Nogent, et son dernier
film, posthume et inachevé faute de moyens, les rebelles d'hier
étant devenus banquiers... On notera cependant tout de même
pour ceux qui veulent voir des films de carné d'après
cette époque royale, qu'il a en effet réalisé
d'autres très bon films, plus accés sur le polars, dans
les années 60 notamment, avec "Trois chambres à
Manhattan" ou "Du mouron pour les petits oiseaux".
Certes, Carné doit beaucoup à Prévert, et à
ses autres collaborateurs, notamment sur le fantastique et mythique
film "Les enfants du Paradis", où me "réalisme
poétique du poète Jacques prévert étincelle
de mille feux. Mais, en technicien hors-pair, ce sont les images de
Marcel Carné qui vont donner vie à celles-ci, des images
qui ne doivent rien à personne, des éclairages qui resteront,
dans le langage du cinéma, comme celles, véritable de
la "Qualité Française" et du "Réalisme
poétique", dans une veine que Vigo
-lien, Michel Simon- avait initié avant lui. Mais c'est bien
marcel Carné qui fut le premier, avec ses fidèles Prevert
et Kosma à inventer un scénario basé sur un procédé
nouveau : Le Flash-Back. C'est le fabuleux "Le jour se lève",
tourné en 1939. Un cinéma qui doit beaucoup aux acteurs,
Et Carné en eut une palanquée : Gabin, Arletty,
Le Vigan, Simon, Brasseur (Pierre, pas "Slip Eminence"),
Morgan et bien sur Jouvet : que du mythique !
Né en 1909 à Paris, Marcel Carné n'en bougera
pas beaucoup, et y mourra délaissé en 1996, après
s'être vu refusé les crédits pour son dernier
film "mouche". Photographe de Formation, Carné rencontre
Prévert et Cosma dans les milieux socialistes et anarchistes,
opinions qu'il arrivera à faire passer même pendant la
seconde Guerre Mondiale, en 1942, lorsqu'il tournera pendant l'occupation
"Les visiteurs du soir", un pamphlet bien senti contre l'occupant
et la barbarie nazie se passant au... XIIIème Siècle
! Un vrai acte de bravoure et un positionnement politique que les
"Jeunes loups de la Nouvelle Vague aurait pu respecter, plutôt
que de le jeter aux orties de l'histoire.
Il en restera cependant un des plus grands cinéastes français.
Quelqu'un dont tous les films sont à revoir !