Terry Gilliam

Terry Gilliam, c'est un petit peu l'âme des Monthy Pythons, ce petit groupe d'anglais drolatiques, les Beatles de l'humour, qui nous ont offert des films parmi les plus drôles de tous les temps. Le plus emblématique aussi, car le plus créatif. Si les autres Monthy avait la classe et l'humour tout britanniques, le petit américain de la bande a su mettre en image, -et en graphisme au début- les œuvres loufoques de ses coéquipiers.

Terry Gilliam est né le 22 novembre 1940 dans le Minnesota. Etude sans histoires, il se retrouve par défaut en Sciences politique dans une université, ou il s'illustre bien plus par le journal satyrique qu'il y créé que par ses études. Ce journal, c'est Fang!, où il est illustrateur et gagman, librement inspiré du Mad de Harvey Kurtzman. Remarqué par celui-ci, il part pour New York, où Kurtzman le bombarde Rédac'chef adjoint de Help!, où il fait la connaissance d'un autre Monthy, John Cleese. Sur son conseil, il part en Europe en 1965. Il travaille avec Goscinny sur Pilote, et cachetonne pour Universal, dont il dessine quelques affiches.

C'est Londres qui l'accueille le mieux. Sunday Times, Nova, London Life publie ses dessins. Il retrouve John Cleese, qui l'invite à participer à un show télévisé "Do not adjust your set" avec les Monthy Pythons, qui ne s'appellent pas encore ainsi. Il réalisera alors deux courts métrages d'animation. Nous sommes en 1968.
En 1969, les Monthy Pythons sont formés, donc, de Graham Chapman, John Cleese, Terry Gilliam, Michael Palin, Eric Idle et Terry Jones. C'est le fameux Monthy Pythons Flying Circus, Show Télévisé ou Gilliam apprend le métier de scénariste et de réalisateur, tout en continuant l'animation. Viennent les films des Monthy Pythons. On s'arrêtera surtout sur "Sacré Graal", qu'il réalise en 1974, en collaboration avec Terry Jones.

La carrière solo de Gilliam dans la réalisation commence en 1976. Il réalise "Jabberwocky", divagation surréaliste sur des poèmes anglo-saxons, comme ceux de Lewis Carroll. On le retrouve en 1977 sur "La vie de Brian", à la réalisation plus achevée que "Holy Grail".

Les années 80 sont les années phares de Gilliam. Après un petit film, "Bandits Bandits" touné par lui en 1980, il entreprend le chef d'œuvre des Monthy Pythons en 1982, "Meaning of Life", avec une scène introductive entièrement tourné par Terry, qui sera remarqué comme portant sa patte. Le film est à l'image du groupe : drôle et absurde, grinçant et philosophique.

1983 marque le début d'un bras de fer qui fit la notoriété de Gilliam. Engagé par Universal pour réaliser "Brazil", un script qu'il a écrit en 1979, inspiré des grands romans de politique-fiction sur la bureaucratie, de "1984" d'Orwell au "Château" de Kafka, Gilliam réalise le film et entame un bras de fer avec la société tentaculaire du cinéma pour conserver son "Director's Cut" que Universal jugeait trop noir et abscons. Résultat : le film sort en février 1985, sous sa version d'origine, et c'est un succès, doublé d'un chef d'œuvre… Sans doute l'un des meilleurs films de la décennie.

Confirmé comme un grand réalisateur, drapé dans un blason d'auteur intransigeant, il met la première main aux "aventures du baron de Münchhausen", qu'il préfère réaliser en Europe, dans les studio de la Cinecittà à Rome. Le film est un échec commercial, mais il est salué comme un film très poétique.

Les années 90 sont plus pénibles pour Gilliam : Après avoir réalisé un film "en demi teinte", "Fisher King", un succès, certes, mais pas un film enthousiasmant, avec la tête à claque Robin Williams, Gilliam travaille sur plusieurs projets, nottament les "Watchmens", avec Alan Moore, ou "Deflective Detective" avec Michael Palin. Aucun de ces deux projets ne verra le jour.

1995 est en revanche une année faste : il réalise avec succès une histoire qui reprend ses thèmes de prédilection : paradoxe temporel, futurisme angoissant, manipulation, paranoïa… "Twelve Monkeys", long métrage adapté d'un court métrage photographique de Chris Marker, "La jetée" est un des meilleurs films de Gilliam. Suivra ensuite "Las Vegas Parano", pochade psychédélique, et recontre ente Gilliam et Depp.

Mi-2000, Gilliam annonçait qu'il tournait "L'homme qui a tué Don Quichotte", avec Johnny Depp, Vanessa Paradis et Jean Rochefort. Un projet alléchant, qui ne verra peut être jamais le jour, le tournage étant en cale sèche suite à des problèmes de santé de Rochefort, qui ne peut plus monter à cheval (c'est bête pour Don Quichotte !). Encore un projet ajourné… Décidément la spécialité de ce grand réalisateur, peut être un peu dilletante…

Mais du nouveau semble venir du coté de l'Angleterre, puisqu'il se dit partout que Gilliam est en passe de finir "Good Omens", d'après un roman de Pratchett, une histoire d'apocalypse... On en salive d'avance... Mais méfions nous des déconvenues !