Papy fait de la résistance : (H)istoire drôle...

 

Celui qui dira que c'est un navet est un imbécile. Celui qui le rangera dans ses films préféré est un cuistre. C'est à peu près tout ce qu'on peut dire sur le cinéma des comédiens du Splendid, qui ont fait avancer le schmilblick de la comédie à la française post-Audiard, soit post-après-guerre, justement. A l'occasion d'une ressortie en DVD des meilleurs films de ces joyeux lurons, qui ont encore assez de fans pour pouvoir organiser des projections de sorties DVD, ce qui paraît tout de même un peu exagéré, nous parlerons donc du meilleur opus de la série (eh non, ce n'est pas "les Bronzés" !) dont les bonus se bornent à un documentaire fort sympathique sur la genèse du film.
Tout le monde connaît bien sur l'histoire de ce film qui passe aussi régulièrement à la télévision que "La grande vadrouille" et "Rabbi Jacob", tous ces succès de l'humour populaire. Donc, la famille Bourdelle, musiciens et chanteurs lyriques, se retrouvent envahi par un général allemand, Spontz. Ils vont être propulsé dans la Résistance suite à de multiples aventures à rebondissement, d'autant que l'un d'entre eux est en secret l'un des pire Trublions de l'anti-nazisme : Super-résistant.
On se marre beaucoup et c'est presque dur à dire, lorsqu'on voit dans les premiers rôles le calamiteux Christian Clavier et à la caméra le tâcheron égocentrique Jean-Marie Poiré, les deux étant responsable de l'une des pires catastrophes des années 90, "Les Visiteurs". Mais on se marre beaucoup car les dialogues et les situations sont vraiment drôles et que les acteurs sont excellents.
D'ailleurs se sont les acteurs qui font tout. Bénéficiant d'un casting pléthorique, avec tous les anciens et les "nouveaux" de la comédie "à la française", le scénario est une partition ou chacun, cabot, va chercher son solo. On sait que Louis De Funès devait participer à ce film sous l'identité d'un poilu de la Première Guerre Mondiale… mais qu'il est décédé avant le tournage. On ne pourra que remarquer cependant les morceaux de bravoure de Jacqueline Maillan, de Michel Galabru, ou de Gérard Jugnot, parfait en petit nazillon raté.
D'ailleurs, le film part littéralement en vrille avant la fin de la pochade, grâce notamment à Jacques Villeret qui campe le demi-frère de Hitler… Un bon gros monceau de conneries qui font vraiment rire.
Pas grand chose à en dire, donc, même si on peut regretter que la mise en scène ne soit pas à la hauteur de la vanne. Par exemple, il est clair que le rôle de Jacques François, d'une dignité quasi ridicule lors de la fusillade avortée, est un pastiche des films de Melville. Ben avec Poiré, c'est raté ! Mais pas assez raté pour nous faire passer un mauvais moment…