La vierge des tueurs de Barbet Shroder
Revenons sur le film en espagnol
de Barbet Shroder ( JF partagerait appartement, le mystère
von Bullow, Kiss of death, Barfly avec Buckowski (7 ans en 87), Prod.
de Godard et Rohmer), qui est beau. Au sens esthétique du terme,
s'entend. Quant au reste nous y reviendrons plus tard. D'abord pour
dire qu'il n'est pas simple d'être Houellbecq dans un pays du
1/3 monde... Film qui tourne autour de la mort, et qui choisi bien
son endroit Medellin et la cohorte de meurtres qui se produit chaque
jour. Mais Vallejo
Il fait preuve d'un cynisme que ne combat
que sa propre haine de lui-même : la dureté du propos
n'a pas valeur d'exemple ou de solutions. Le propos est justedur,
haineux et égoïste. Alexis l'aime t'il ou il aime d'avoir
l'occasion de bouffer au détriment de son intégrité
sexuelle ? Valejo ne se pose jamais la question, et pourtant elle
est là, tenace et sordide dans le film.
Le problème, le jeune éphèbe qu'il cotoie, Alexis
(Anderson Ballesteros) se fait tuer à sa place, et lui ne meurt
toujours pas. Un seul être le fera revenir à la vie,
c'est "blue lagoon" autre jeune éphèbe, par
ailleurs tueur d'Alexis
Ou comment se confronter un peu plus
à la mort. Mais c'est à la mort d'Alexis que le film
devient intéressant : c'est en découvrant que découvrant
que son ange exterminateur a une vie de pauvre qu'il ne peut pas imaginer
que Valejo découvre vraiment la vraie Colombie
d'où
le parallèle des église Dieu en son domaine.
Le réalisateur, en l'esthétisant, banalise la mort (épisode
de la Suisse)
Le thème récurent des églises et le rôle
du délire en rève de l'église aux junkies comme
pour dire qu'ici ou ailleurs, le bonheur n'est pas dans la croyance
ou dans l'espoir. Nihilisme, proche d'un Céline des Andes;
Les choses choquantes sont donnés comme des principes de bases
comme le dit Schroder.
Film très dur à réaliser. Menace de mort des
narco-traficants, film dans l'urgence ce qui explique les efforts
de post-prod. retour sur le film en deuxième heure.
Virgin
Suicide de Sofia Coppola
Franchement, on m'aurait demandé
pour le film de la semaine il y a deux mois, je n'aurais certainement
pas pris ce film. Les histoires d'adolescents au cinéma sont
en général d'une lourdeur qui n'a d'égal que
les films d'humour avec Christian Clavier. Attendu depuis Cannes 99.
Remarqué à la Quinzaine.
Mis à part American Beauty, le film de Sam Mendes, qui a emporté
tout sur son passage, pas un seul teen movie des années 80-90
n'est en général visible. Mais là : d'abord la
fille a du pédigrée : Fille de Coppola, Cousine de Nicholas
Cage, et en plus, compagne de Spike Jonze, le réalisateur de
Being John Malkovitch, un des films les plus innovateurs des 10 dernières
années, et tenant d'un dogme de la caméra certainement
plus réussi, moins imbu de lui-même et plus esthétique
que le Dogme Suédois de Von Trier et Vintenberg qui utilise
la crudité, alors que le courant qui nous concerne, qu'on peut
résumer aux réalisateurs Fincher (se7en, Fight Club),
Kaye (American History X) Gondry (Clipeur de Björk, en train
de préparer son premier film), Jonze, et donc coppola Jr qui
utilise les mêmes procédés subjectifs (Signification
très BD de certaines images) (La petite culotte au nom de Trip
(Josh Arnett)) le détachement à l'histoire, saynètes
purement esthétiques qui rythme l'histoire, coup des saisons.
L'image au pouvoir. Cadrage très strict. Utilisation de la
pellicule dans le traitement numérique (Jaune). Choix des couleurs.
Détail qui tue (Le jet d'eau lors de la mort de Cécilia
la première sur). Direction très maîtrisée,
qui permet tous les délires (comme son mari).
Quant à l'histoire, on peut saluer, la distance douce de Sofia.
Rien à voir avec Les autres Filles, par exemple. Très
nostalgiques des cruautés de l'adolescence. Code Seventies,
délire autour des codes vestimentaire de Phantom of the Paradise
(De Palma). image floue à la bab, musique impeccabe de Air
(ça fait mal). Elle aurait pu se vautrer et elle ne le fait
pas. Jamais pleurnichard. Enfonce les canons du genre. Voix off pas
lourde. Pas Narratrice. Les jeunes garçons amoureux qui ne
grandissent pas, sauf après le suicide. Certaines critiques
très virulentes des USA. Comme les autres. excellente Kirsten
Dunst dans le rôle de l'ange déchu (elle s'appelle Lux)
et de Kathleen Turner en mère bigote.
Tigre & dragon d'Ang Lee
Le titre du film vient des deux idiomes chinois du film, idiomes antinomique
comme le Yin et Yang, et comme les quatre couples qui s'opposent l'un
à l'autre dans ce film qui marquera à coup sur le cinéma.
Imaginez vous un film qui soit à la fois un western, un conte
de fée, un film de sabre, un film de libération sexuelle
et un drame
Ne cherchez plus, il est au cinéma pour la
modique somme de 35 balles !
Quatre couples en effet, le Yin (Li mu Bai (Chow Yun Fat fantastique)
et Yu shun Luien (Michelle Yeoh méconnaissable) et le Yang
(Jen YU (Zhang Ziyi) et Lo (Chang Chen) ainsi qu'à un autre
Yin et un autre Yang (Jade La Hyene et Jen Yu et Li mu Baï et
son maître décédé.). On en reparlera tout
à l'heure.
Alors que le film part d'abord dans une langueur tout asiatique (images
léchées, exotisme, spiritualité, lenteur) D'un
seul coup, il tombe dans le film de sabre traditionnel, le Wu Xia
Pian, le récit de bataille et de quête, sorte de western
oriental de l'empire du milieu, un cinéma Cheap qui raconte
en général la vengeance d'un disciple contre le meurtrier
de son maître. C'est le cas ici, sauf que le code couple dont
nous avons parler tout à l'heure est plus complexe
Ce
qui nous fait tomber dans une sorte d'héroïc Fantasy aux
combats fantastiques à tous les sens du terme, sur fond d'une
épée volée. Ce film d'exilé (Ang Lee,
Chow Yun Fat, Yeoh) est un rêve éveillée de la
chine millénaire qu'ils ont quitté et du Jiang-Hu, la
région des lacs, sorte de Brocéliande chinois. L'exil
se sent d'ailleurs, car Ang Lee a voulu insérer dans la mythologie
chinoise des combats du Wu Tang , une mythologie occidentale pour
donner une sorte de seigneur des Han-No. Les combats épiques
sont rehaussés par cela. Histoire d'Amour idem.
Mais l'histoire n'est pas seulement une magnifique fresque. Elle soulève
deux tabous de la société chinoise : le sexisme d'abord
(les Wu Xia Pian sont traditionnellement des films où les femmes
sont accessoires, voire sont des objets de vengeance). Là Ang
Lee a voulu réunir 3 génération d'actrices chinoises
: Zhang Ziyi, Michelle Yeoh et Cheng Pei-Pei). Puis il fait jouer
le vrai rôle aux femmes : Jade La Hyène est du côté
obscur car elle veut se venger des avances du maître de Li-mu
Baï, Héron du sud. Jen se bat pour sa dignité de
femme. Le couple Jen / Jade assume parfaitement leur homosexualité.
Autre tabou, l'homosexualité ; comme dans Gohato , le film
japonais d'Oshima, la rhétorique maître/disciple est
là franchement teinté d'homosexualité. Sujet
déjà abordé par Ang lee dans "garçon
d'honneur."
Bref un film riche et profond, qui explore le monde asiatique dans
sa grande longueur, et qui veut réconcilier Hou Hsiao Hsien
et John Woo. Si on ajoute à çà le fait que c'es
le grand maître Yuen Woo Ping pour faire les Chorégraphie
des combats, comme il l'avait fait dans Matrix, on aura fini de vous
convaincre.
Incontestablement le film de la rentrée.