Aujourd'hui, contrairement
à la semaine dernière où j'ai un peu digressé
de mon sujet d'origine, c'est bien de télé dont je vais
vous parler. Je vais aujourd'hui aborder le drame télévisuel
dont est régulièrement victime mon cher et tendre :
le téléachat.
Vous savez - enfin
non, vous ne le savez pas encore - je suis une inconditionnelle de
ce périlleux exercice télévisuel. Et, au risque
de de vous surprendre, nous sommes plusieurs en France... Enfin au
moins deux. Ma copine Flore et moi. Flore habite Paris. Et quand je
vais chez Flore, on ne manque jamais une occasion de se payer une
bonne tranche de téléachat. Au grand désespoir
de mon concubin (en un seul mot) lorsqu'il a la bonne idée
d'être présent.
Je sens un sourire
se dessiner sur votre visage, et vous vous dites : mais quel esprit
est assez malade et dérangé pour apprécier les
émissions les plus ineptes du PAF quand Lagaf' est en vacances
? Et bien ne vous y trompez pas, il existe une philosophie qui consiste
à regrder le téléachat avec le même esprit
critique qu'un cinéphile dans une salle obscure. Il faut être
"téléachatphile" ! Tenter de décrypter
ce qui se cache derrière chaque passage de balais magique sur
le sol du studio, derrière chaque pomme de terre découpée
par le robot Mastercook. Le bonheur intégral, c'est quand on
tombe sur les "Boutiques du Monde" : des téléachats
américains mal doublés par des acteurs de porno. Même
sans l'image, c'est à se pisser dessus.
(diffusion d'un extrait de la Boutique du
Monde sur le Rotato, un appareil ridicule qui sert à éplucher
les fruits et légumes et qui découpe des guirlande de
patates)
Les Boutiques du Monde,
ça passe tous les jours sur le câble et le satellite,
sur Club-Téléachat, le matin, et ça présente
des objets tous plus utiles les uns que les autres : outre le Rotato,
on y trouve aussi la canne à peinture, les produits d'entretien
Orange Glo et Oxygel, et bien sût le Total Gym présenté
par un Chuck Norris à demi grabataire, qui nous vante avec
de réels talents d'acteur dramatique les mérite de cette
machine à gonflette révolutionnaire (en fait, c'est
un rameur multifonction qui se trouve dans tous les magasins spécialisés
à un prix abordable mais faut pas le dire).
Mais laissons nos
presque voisins d'Outre -Atlantique dans leurs tas de gravats, et
attardons-nous sur la méthode franchouillarde de téléachat
qui diverge (oui je sais c'est énorme) en de nombreux points.
D'abord, qu'avons-nous
à nous mettre sous la dent ? Deux émissions sur le hertzien
(M6 et TF1), à des horaires de ménagère de moins
de 50 ans, coincées entre la pub pour Phonak et celle des couches
Libra. Mais pour se rendre compte de l'ampleur des dégâts,
il faut aller voir du côté du câble et du satellite,
sur Club Téléachat qui appartient à M6 et Shopping
Avenue, qui appartient à TF1. Personnellement, je préfère
Club Téléachat (c'est là qu'on peut voir les
Boutiques du Monde). Mais sur Shopping Avenue, on peut voir Hélène
Lacorre-Cam (je ne suis pas très sûre de l'orthographe
de son nom) se débattre comme elle peut avec son direct. L'autre
jour (mercredi en l'occurrence, histoire de me détendre après
avoir eu brillamment mon code), j'ai regardé cette pauvre ex-Miss
météo de FR3 Haute-Normandie se dépatouiller
avec ses objets inutiles :
- le chariot 3 en 1, qui fait caddie
à course, siège pour jambes variqueuses et sac à
dos de randonnée
- le lecteur de carte à puce ("indispensable !")
- le plastificateur : 350 balles pour un objet inutile qui plastifie
les photos
- et le saladier Mandoline avec ses accessoires qui râpent mal
les légumes.
Parfois, on dirait
Voisins-Voisines tellement elle rame pour remplir comme elle
peut son direct !
Sur Club Téléachat,
la philosophie est la suivante : pas de type énervant qui saute
dans tous les coins pour vendre un appareil photo à 200 balles.
Là, c'est un petit peu l'hospice des vedettes. Club Téléachat
accueille la déchéance des stars TV des années
90 : Serge Molitor, présentateur vedette des flashs info de
M6, et Lionel Cassan, ex-présentateur de Matin Bonheur
et remplaçant attitré de William Leymergie dans Télématin.
Ces deux stars déchues en sont rendus à faire les CRP
en mocassins à glands sur une obscure chaîne du câble.
Et puis sur Club Téléachat,
on nous vend des orgues Bontempi, qui font dire au présentateur,
je cite : "c'est comme un piano un petit peu numérique".
Je vous laisse apprécier la technicité du vendeur...
Sur Club Téléachat,
on vend aussi des ordinateurs de merde qu'on ne trouve plus dans le
commerce depuis près de deux ans à 7 000 balles... on
vend aussi un scanner et une imprimante le double de leur prix (j'ai
vérifié !). Bref, on prend les gens pour des cons et
on leur prend leur fric. Déjà que ceux qui regardent
n'en on pas beaucoup, après l'émission, il n'en auront
plus du tout !
Le système
me dégoûte, mais que voulez-vous, regarder, ça
m'amuse ; Gainsbourg ne disait-il pas que "la connerie
est la décontraction de l'intelligence" ?
Si vous n'avez vraiment
rien à faire :
Le site de
Club Téléachat
Le
site de Shopping Avenue