Myst III - Exile

 

Ce soir, ce n'est ni de télévision ny d'Internet dont il sera question, mais de multimédia. Je vais vous parler d'un jeu, que d'is-je, un jeu, d'une formidable invention qui nous immerge dans un univers sonore et graphique hors du commun, qui pousse nos neurones dans leurs derniers retranchements, qui rend nos yeux tout bouffis et tout rougis par la fatigue tellement on y passerait des heures.

Ah ! il y en a eu du changement dans le monde merveilleux du jeu vidéo depuis les années 70 ! Depuis ma première console, dont le graphisme plus que primaire - deux traits et un point - ravissait mes grands yeux d'enfant. Depuis mon premier ordinateur... un TO7. Ah... le TO7 ! Le seul ordinateur avec le CPC 464 qui nous permettait de programmer puis de jouer à Blitz, ce jeu minimaliste et fabuleux qui a donné leur vocation aux pirates de l'air qui s'en sont pris aux USA mardi. Que d'évolutions depuis mon premier PC ; une merveille technologique à écran monochrome vert grâce auquel je pouvais m'adonner aux joies de Centipede, jeu basique qui fait toujours des émules puisque le record vient de tomber : un type a explosé le high score en jouant plus de neuf heures d'affilée. Il y en a qui n'ont vraiment rien à foutre...

Non, je ne suis pas en train de refaire l'histoire des jeux vidéo (pour ça, voir l'excellente émission Mémoire vive sur Game One sur le câble et le satellite). C'est juste pour que vous vous rendiez compte de l'innovation technologique que représenta Myst au début des années 90. Myst, cet obscur jeu d'aventure qui en a dérouté plus d'un, surtout ceux à qui il était offert, accompagné du nullissime Mégarace, pour tout achat d'un lecteur de CD-Rom.

Myst nous plongeait dans un univers étrange, presque onirique, peuplé d'animaux étonnants, où tout semble avoir été créé par un esprit tordu qui ne jure que par les tuyauteries et les vannes, et pour qui les lois de la physique et de l'acoustique, même les plus complexes, n'ont aucun secret.

Dans ce premier opus, on entre en contact avec notre ami Atrus, à qui l'éducation de ses deux fils, un brin turbulents, semble poser de terribles problèmes. Bien que complètement buggé et doté d'une interface bien loin des standards de l'ergonomie actuelle, Myst constitue quand même un tournant essentiel dans l'histoire du jeu vidéo.

Quelques années plus tard nous fut livré Riven, deuxième épisode de cette série. L'interface s'est améliorée mais reste trèslourde. Les graphismes quant à eux ne déçoivent pas ; Myst était déjà en avance d'un cran, avec Riven, l'éditeur Cyan récidive. Les énigmes restent complexes, mais, pour les amateurs du genre, sont un vrai régal intellectuel. A la fin, vous maudissez votre "ami" Atrus, à qui vous venez de sauver la vie, et qui vous laisse choire lamentablement dans une faille spatio-temporelle.

Et puis el 6 septembre, c'est le "choc", Myst III - Exile est enfin dans les bacs français et c'est une grande claque dans la gueule qu'on se prend. Certes, l'installation est longue pour qui veut copier tous les fichiers sur son disque dur (2 Go à installer, mais un réel confort de jeu : plus besoin de changer de CD entre chaque Âge - Pour ceux qui ne connaissent pas : 1 Âge = 1 monde).

Dans Myst III, il y a quatre Âges à explorer :
- J'nanin, l'Âge principal, qui sert de porte d'entrée dans le jeu et vers tous les autres Âges ;
- Voltaïc, qui n'appuie sur les mahcines à vapeur ;
- Edanna, un mode végétal dans lequel il faut savoir jouer avec la faune et la flore ;
- Amatéria, pour les fondus de physique, âge dans lequel il faut jouer avec des boules sur des rails.

Myst III constitue un réel progrès par rapport aux deux précédents épisodes. D'abord, il a le pouvoir de ressusciter les morts : et oui, vous étiez décédé à la fin de Riven et hop ! Atrus a besoin de vous et vous voila de nouveau opérationnel. Mais trève de plaisanterie, l'interface du jeu est enfin agréable, la vue à 360° est un confort indéniable, la qualité des graphismes et des animations est époustouflante. Et du point de vue sonore, rien à redire non plus : les musiques sont discrètes et agréables pour ne pas gêner la réflexion, et les sons ont un rendu parfait.

Les énigmes sont encore plus complexes qu'auparavant ; attention à la surchauffe ! Une petite aide est la bienvenue. Ca se trouve sur le Net sans trop de difficulté, mais seulement en anglais pour l'instant. A noter également : une configuration minimale requise raisonnable : les possesseurs de Pentium II 233 MHz pourront profiter de Myst III, à condition quand même d'avoir une carte graphique potable et une mémoire vive de 64 Mo.

Voila. Si je ne vous ai rien dit de l'histoire, c'est que c'est difficile. Je viens de débuter le jeu et j'avoue ne pas encore avoir tous les éléments en main pour vous expliquer correctement de quoi il retourne. Mais promis, dès que j'ai réussi à finir, je vous en reparle.

Le site officiel et en français de Myst III - Exile : http://www.myst3-exile.com/html/exile.html
Riven World : http://www.rivenworld.n3.net