SOUTH PARK, LA SERIE

 

Ce soir, ça va être difficile de me moquer et de dire des trucs rigolos parce que je vais vous parler d'une série que j'aime vraiment. Mais vraiment, hein, pas comme Love Boat, que je regarde davantage par nostalgie et par goût du second degré que pour la finesse de ses intrigues ou la transcendance de son humour.

Non, ce soir, je dois vous parler d'un monument, d'un véritable virage dans l'univers de la série TV, un peu comme l'ont été Star Trek, V ou Urgences en leurs temps. Franpi vous a déjà parlé du film, à mon tour de m'attarder sur ce qui fut à l'origine de ce "grand chambardement" cinématographique : South Park, la série.

South Park, qu'est-ce que c'est ? Demandez à n'importe quel gamin un peu dégourdi, il vous répondra de suite : "c'est les dessins animés moches où y disent plein de gros mots". Si vous tombez sur un abonné Canal, avec un peu de chance, il vous sortira dans la foulée des bordées d'injures en riant à gorge déployée, tout fier qu'il est d'avoir sorti un tel chapelet de grossièreté sans se prendre la moindre tarte.
Posez la même question à un adulte que nous appellerons lambda pour ne froisser personne, et vous obtiendrez cette réponse : "c'est les dessins animés moches avec de mômes qui disent que des gros mots. Moi j'trouve ça hyper vulgaire". En général, le discours suintant la beaufitude poisseuse se poursuit en fonction des situations par : "si j'avais des gosses, je les laisserais pas regarde ça" ou par "moi mes gosses, y z'ont pas intérêt à regarder ça". Pauvres cons ! Oui, pauvres cons qui n'avez rien compris !
1°) South Park, tels feus nos amis Les Nuls, c'est grossier, mais jamais vulgaire. Ce n'est pas le propos, mais un jour, peut-être, j'apprendrai à nos amis blaireaux à faire la différence entre ce qui est vulgaire et ce qui ne l'est pas. Deux exemples en passant : Lagaf', c'est vulgaire. Claire Chazal, c'est vulgaire… Y'a plein d'autres exemples comme ça.
2°) Si South Park était fait pour les enfants, ça ne passerait pas le samedi soir à 21h45. Ca passerait le samedi ou le dimanche après-midi, éventuellement le matin, entre deux épisodes hallucinés des Télétubbies. Mais ce n'est pas le cas. Donc, a priori, South Park est un dessin animé pour les grands. Mais, suis-je bête, les couillons de cette espèce n'imagine même pas que des dessins animés pour grands ça puisse exister.
Mais je m'égare, je commence à m'énerver alors qu'il n'y a vraiment pas de quoi.

Mais alors South Park, qu'est-ce que c'est ? C'est une série animée, qui narre les aventures de quatre gamins de 8 ans :
- Cartman, l'enfant gâté dont la mère est une folle du cul et qui n'est pas gros mais qui a une ossature lourde (tiens, ça me rappelle quelqu'un…)
- Kyle, petit enfant juif étouffé par une mère… comment dire ? Vous vous souvenez de Marthe Villalonga dans Un éléphant ça trompe énormément ? Bah pareil.
- Stan, sans doute le plus équilibré de la bande, si ce n'est qu'il se répand en immondes galettes de vomi à chaque fois que sa chérie Wendy Testaburger vient lui parler.
- et Kenny, qui a pour rôle 1°) d'être pauvre et 2°) de décéder dans chaque épisode, décès ponctué par un désormais culte : "Oh mon dieu, ils ont tué Kenny. Espèces d'enfoirés !"

Autour de ces quatre grands malades, amateurs de dessins animés scato, parodiant à la fois la série elle-même (même si c'est plus évident dans le film) et MTV Beavis & Butt Heads, gravite toute une galaxie de personnages un peu space, comme Monsieur McKay, le conseiller pédagogique, sorte de Joëlle Mazard post bab pas tout à fait revenu de ses expériences sous acid, Monsieur Garrisson, l'instit qui fait cours avec une marionnette homosexuelle ou bien encore Mephesto, généticien fêlé qui se promène affublé d'une espèce de clone raté à l'échelle ½ et d'une canne à pommeau en forme de couilles poilues. N'oublions pas le Chef, personnage essentiel de la série, qui porte conseil et assistance aux quatre héros, joué et mis en musique par le grand, quoi qu'un tout petit peu scientologue, Isaac Hayes.


Et puis il y a un nouveau venu dans la nouvelle saison, c'est Timmy, un gamin handicapé - moteur et mental, du vrai polyhandicapé comme on les aime - qui s'illustre notamment comme pop star.
Certains personnages sont récurrents : Ned, le mutilé de la guerre du Vietnam, Al Super Gay, et même Jésus. Oui, Jésus lui-même vit dans cette petite bourgade de ploucs paumée aux fins fonds du Colorado. Car South Park existe vraiment, à 100 km au sud-ouest de Denver très précisément. Son vrai nom est Fairplay, South Park n'étant qu'une appellation locale.

Les deux auteurs venant du Colorado, il existe plusieurs versions pour expliquer le choix de South Park pour cette série. Je vous laisse pour cela consulter le site très documenté d'un fou furieux :
http://perso.club-internet.fr/pougetou/South_Park
Sur ce site, vous trouverez tout : un épisode guide, la liste des "guest stars", des sons, des fonds d'écran, des jeux… bref, la totale pour "southparkiser" votre PC. Mais au-delà de ces grands classiques, il y a aussi une rubrique très fouillée sur le vrai South Park et qui montre, photos à l'appui, que certains personnages, comme le shérif Barbrady, ne sortent pas totalement de l'imagination fertile de Trey Parker et Matt Stone. Autres pages étonnantes : un récapitulatif en image des différentes morts de Kenny : dans le micro-ondes, par empalement…
Irrévérencieuse, cette série l'est, sans aucun doute. Politique, elle le devient de plus en plus, surtout depuis la sortie du film en 1999 comme Franpi vous l'a dit tout à l'heure. Finalement, plus ça va et moins on rit, tellement ce qui est dit est à la fois juste et terrifiant. Et au vu de la nouvelle saison, s'il y a toujours un con pour me dire que c'est un dessin animé vulgaire… qu'il retourne sur TF1, il sera pas dépaysé !
Deux adresses pour finir, en anglais :
- le site officiel : http://southparkstudios.com
- Comedy Central : http://www.comedycentral.com