Rubrique TéléNet
Les Arêtes du 17 novembre 2000
Honte à toi, Ô abject
Franpi, indigne animateur d'émissions pseudo-culturelles où
règne la dictature du cinéma d'art et d'essai et de
la musique intello, et infâme pourfendeur de la culture franchouille
qui a illuminé nos jeunes années ! Ô toi, odieux
rédac' chef de Prisunic, tu as eu la bassesse de profiter de
mon absence - remarquée par tous mes fans qui m'ont envoyé
de nombreux courriers de soutien - pour cracher sur ce qui fait le
fondement de mon éducation et le ciment de ma culture, ce que
tu nommes avec outrance un "crime contre l'Humanité",
je parle bien sûr de mes vénérées années
80.
Histoire de rétablir la vérité quant à
cette lumineuse décennie où variétés et
paillettes étaient reines, j'ai donc décidé de
prendre en main ce soir la toute jeune rubrique TéléNet,
où il sera question, justement, de cette somptueuse période,
riche en événements culturels de qualité.
Avant d'attaquer télévision et Internet, faisons un
rapide détour par le grand écran. Si vous avez moins
de 25 ans ou plus de 40 ans et que vous souhaitez consulter une étude
sociologique complète des murs adolescentes des années
80, ou bien si vous avez entre 25 et 40 ans et que vous êtes
nostalgiques, il y a un incontournable : La Boum ! Quoi, me répondrez-vous
? La Boum ? Mais c'est un film TV de vendredi soir pour M6, tout juste
bon à titiller les hormones d'ados prépubères
shootés au Biactol ! La Boum ? Cette sombre merde dont on a
tiré un slow tellement soupe que même Patrick Fiori n'en
aurait pas voulu ? NOOOON ! La Boum est l'emblème des années
80, leur représentation fidèle, sociologiquement et
musicalement parlant ! Si vous avez encore un doute, regardez donc
et vous verrez que j'ai raison
et puis dans la foulée,
faites-vous le 2, ça ne mange pas de pain
Passons à la télé maintenant. Je ne vous ferais
pas un inventaire des splendides émissions de variétés
de l'époque, qui rivalisaient toutes d'humour et d'inventivité.
Citons juste pour mémoire Champs Elysées, qui constituait
pour un grand nombre d'entre nous la seule animation télévisuelle
nocturne de la semaine, pasque les autres jours, y'avait école
le lendemain.
Je vais ici vous démontrer que les années 80 sont encore
bien présentes sur nos petits écrans.
Heureux veinards qui comme moi êtes abonnés au câble,
sachez qu'il y a de quoi faire. En tête des chaînes les
plus eighties sur le marché, la chaîne musicale VH1 Classic,
qu'on trouve sur le canal 139 du câble depuis septembre dernier.
Fans de Boney M, Wham!, Kate Bush et autre sucrerie tendance pop anglaise,
cette chaîne est faite pour vous ! Avec en prime de temps en
temps des week-ends thématiques pas piqués des vers.
Notons au passage que les animateurs de cette radio peuvent également
y trouver leur compte car c'est la seule chaîne, à ma
connaissance, sur laquelle on peut voir des clips de la fiancée
de Sagawa, la délicieuse Minnie Riperton
Autre chaîne
du câble où l'on peut se délecter, mais dans une
moindre mesure, de la splendeur passée des émissions
de variétés : Canal Jimmy. On y retrouve en effet régulièrement
des redif' des émissions des Carpentier, où l'on peut
voir ou revoir avec émotion des Numéro 1 à Joe
Dassin ou des spéciales Daniel Balavoine. Même si on
déborde un peu sur les années 70, ça reste un
régal, et l'esprit variétoches et costumes à
paillettes y est tout à fait.
Pour les moins veinards qui doivent se contenter du hertzien, c'est
plus compliqué parce qu'il faut vraiment pister le programme
eighties dans son Télé-Poche. Surveillez notamment France
3, qui de temps en temps, souvent à des heures indues, propose
quelques redif' des émissions des Carpentier. Un conseil :
suivez l'actualité des chanteurs morts, c'est souvent lié.
Autre possibilité de se repaître d'images et de sons
eighties : TF1. Oui, j'avoue, je vous envoie du côté
obscur, dans l'hypermarché du mauvais goût et du préchié
culturel
Mais quand on aime Claude Pierrard et l'île aux
enfants
on ne compte pas, on range sa dignité au fond
de sa poche avec son mouchoir dessus et on regarde
Les enfants
de la télé. Un conseil quand même : renseignez-vous
sur les invités, ça peut donner une idée de ce
qu'on va voir. En gros, lorsque les invités font partie de
la tranche d'âge des éventuels nostalgiques de la Boum,
c'est à dire 25-40 ans, vous avez de fortes chances de voir
des choses intéressantes.
En ce qui concerne le Net, y'a vraiment de quoi faire ! Pour la musique,
il y a un incontournable : le hit-parade des chansons oubliés,
qu'on trouve à l'adresse suivante http://hitoubli.virtualave.net/.
Une liste de plein de chansons bien pourries, avec en prime, des fichiers
sons pour bien se les remettre en mémoire. Il y a le hit français,
le hit des tropiques (amateurs de la Compagnie Créole, ce site
est pour vous !) et le hit des chansons en anglais. Et, cadeau Bonux,
y'a même les paroles ! On y trouve de plus quelques liens vers
des sites consacrés à des vedettes : Jeanne Mas, Patrick
Topaloff, Sabine Paturel ou bien encore le faux rapper de Neuilly-sur-Seine
: Benny B.
Ce site est membre du fantastique Web-ring des stars oubliées,
qui regroupe des gens qui, comme moi, doivent tout aux années
80. Heureux fans de Groquik, de Dorothée ou de Bernard Menez,
ce web-ring c'est comme la Samaritaine, on y trouve tout ! Le site
originel est www.stars-oubliees.com
et a fédéré autour de lui de nombreux internautes
luttant contre l'injustice faite à nos vedettes des années
80. Je profite de l'occasion pour vous parler d'un site auquel j'ai
apporté ma modeste contribution, et qui est membre lui aussi
du web ring : www.multimania.com/dhennin/cinema.htm.
Allez-y, vous serez bluffés ! Et puis ça vous donnera
l'occasion de lire ma prose ! Un seul regret, maintenant que j'ai
un vrai métier qui ne consiste pas à raconter n'importe
quoi sur une antenne locale, les mises à jours ne suivent plus.
Mais dès que j'aurais du temps
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, comme on disait dans l'excellente
série Palace de Jean-Michel Ribes (au passage : un bon
achat, très années 80). J'ai voulu terminer cette chronique
sur une note variétoche ; je ne vous cache pas que le choix
a été difficile compte tenu de ma discothèque
très complète. On va donc se quitter avec une chanson
militante, une espèce de contrepoids à la "Femme
des années 80", un brin, mais juste un brin !, sexiste,
de Michel Sardou dont Franpi, grand fan de celui qui se branle devant
les paquebots, vous parlerait bien mieux que moi. C'est "Femme
libérée", un magnifique titre, le seul pour tout
dire, de ce groupe strasbourgeois à la célébrité
éphémère, Cookie Dingler