Ce bouquin est l'un
des plus bouleversants que j'ai lus. Témoignage de la déportation
de Primo Levi, il vous emmène au bout de l'horreur et de la
barbarie.
Primo Levi raconte
dans cet ouvrage comment il a survécu à son passage
dans les camps de concentration nazis, la lutte quotidienne qu'il
faut mener contre la faim, la fatigue, la maladie, l'humiliation et
la honte, la culpabilité. Car quand on est au centre d'une
telle entreprise de destruction, le plus dur est finalement de vivre.
Supporter l'insoutenable et se dire que demain c'est peut-être
son tour, tout en culpabilisant de voir les autres mourir à
sa place, et finalement tenir bon jusqu'à la débâcle
allemande, voila ce que nous narre Primo Levi dans un style "à
froid" et d'un recul incroyable.
On a la chair de poule
quand on lit ce livre, et, inévitablement, on se demande pour
la énième fois comment cela a été possible.
On se demande quels cerveaux détraqués ont pu inventer
pareille torture et atteindre un tel degré de barbarie. Le
récit de l'arrivée au camp est un premier exemple tout
à fait éclairant de la folie nazie : après un
long trajet parqués debout dans ces tristement célèbres
wagons à bestiaux, Primo Levi et ses compagnons d'infortune
arrivent affamés et assoiffés dans un camp de concentration.
Les Allemands leur indiquent alors où se situent les points
d'eau vers lesquels ils se ruent... en prenant soin de leur indiquer
que l'eau en question n'est pas potable. Boire et crever, ne pas boire
et crever... Chouette alternative...
Tout le livre est
émaillé de ces sordides "anecdotes", qui viennent
renforcer l'horreur d'un témoignage déjà à
la limite du supportable. A lire absolument.
Je vous conseille
l'achat aux aditions Press Pocket, qui propose à la fin la
réponse de Primo Levi aux questions que lui ont posé
des lycéens italiens lorsqu'il a visité plusieurs établissements
scolaires pour raconter son expérience et échanger avec
eux.
Enfin, si vous êtes
intéressé par cette période, je vous conseille
deux autres ouvrages - parmi une pléthore de romans et de témoignages
passionnants :
- La vingt-cinquième
heure, de C. V. Georghiu. Ce bouquin raconte comment un roumain
s'est retrouvé malgré lui enrôlé dans
l'armée allemande.
- La mort est mon métier, de Robert Merle. Cette fois-ci,
on se place côté allemand et on a froid dans le dos.
A rapprocher du dernier film de Costa-Gavras, Amen.