Clint Eastwood, c'est avant tout
ce cowboy aux cheveux sales et au cigare peu reluisant qui nique tout
sur son passage dans des films surexposés, cradingues et bourré
de mauvais esprit d'un Sergio Leone à qui il doit tout, tant
sur le plan de la notoriété que sur le plan de son apprentissage
futur, celui de cinéaste. Les biographies pullulent sur cet
acteur aimé de tous, des plus précises, des plus pertinentes,
mais c'était un petit hommage à celui qui a bercé
notre enfance et enflammé notre adolescence que vous trouverez
ici.
Clint est né le 31 mai 1930
à San Francisco, où son père s'était installé
à l'époque de la grande dépression, et où
il galérait de job en job. L'histoire de Clint Eastwood est
une véritable histoire hollywoodienne, peut être de celles
auxquelles on ne peut pas croire : Après plusieurs métiers,
bucheron, ouvrier métallurgiste, pompiste, il devient terrassier
et construit des piscines pour les nababs d'Hollywood. Un jour, il
est repéré par l'un d'eux qui l'engage, principalement
à cause de son physique impressionnant... Il tourne alors dans
une série TV aussi inter que minable, Rawhide, avant d'être
repéré par un jeune réalisateur italien, sous
contrat d'un producteur allemand, pour tourner un western américain
en Espagne, remake d'un classique japonais... "Pour une poignée
de dollars", vous connaissez la suite, et plein d'autres sites
vous l'offre.
Emule d'un réalisateur américain,
Don Siegel, avec qui il tourne "les proies" en 1971 (où
il joue un unijambiste qui se fait émasculer par les jeunes
filles d'un pensionnat), ainsi que beaucoup d'autres films, Eastwood
se forge, avec Siegel, un personnage de belle gueule cynique et sans
merci. La série des Dirty Harry, amorcé avec Siegel
lui colle à la peau, à un point qu'on confond souvent
l'homme et le personnage.
En Europe, les loups de la grande
presse intellocide, comme les fameux Cahiers du cinéma, avant
de crier au génie au mileu des années 90, s'en sont
donnés à cur joie, faisant passer ces films pour
des films fascistes, et Clint aussi, par la même occasion. Preuve
s'il en était que les concepts politiques et artistiques de
la grande bourgeoisie se drapant dans une morale de gauche auraient
parfois besoin d'être révisé à grands coups
de pompes dans le train. Petite anecdote, en 1983, au festival de
Cannes, un de ses organisateurs déclarait : "Clint Eastwood
à Cannes ? Ce fasciste ? Jamais !". Une dizaine de films
réalisés par lui et reconnu par les cinéphiles
plus tard, en 1994, Clint est accueilli les bras ouverts par les organisateurs
du même festival, comme président du jury. Rappelons
que dans le même temps, le festival n'a jamais rechigné
à inviter Zeffirelli, ancien ministre de la culture de Berlusconi.
Voilà ce qui remet parfois en place les hautes pensées
politiques des organisateurs du festival "L'Oréal".