Voilà une personne tout à fait passionnante dans le
monde de la musique actuelle. Tout à fait méconnu du
grand public, Eumir Deodato est pourtant présent dans tous
les bons coups de la production des grandes figures de la pop, du
jazz, de la musique électronique et bien sur du funk. Parmi
les artistes avec qui il a travaillé, on citera parmi les plus
connu : Franck Sinatra, Tom Jobim, George Benson, Roberta Flack, Carlinhos
Brown, Aretha Franklin, Billy Cobham...ou bien même Björk,
tout en continuant un travail de claviériste et de producteur
sous son nom ou avec divers groupes plus connu les uns que les autres
: Kool and the gang notamment et dans la musique brésilienne,
où il a une réputation intransigeante, et où
sa discographie impressionnante (plus de 450 albums) parle pour lui.
Né le 22 juin 1943 dans les quartiers plutôt aisés
de Rio de Janeiro, il joue de l'accordéon et surtout du piano.
Repéré à la fin des années 50 dans les
groupes de Bossa-Nova de Rio, où son sens de la note bleu le
fait se tourner vers le Jazz, il participe à plusieurs albums
de l'aristocratie brésilienne, comme Tom Jobim, qui l'engage
pour que ses albums sonnent plus "Jazz" et s'ouvrent vers
le public de l'hémisphère nord.
Les années 60 sont pour Deodato l'occasion de travailler avec
les plus grand, où son sens de l'arrangement des cordes est
principalement recherché. Hormis cela, elles marquent la sortie
de son premier album, "Inutil Paisagem", principalement
tourné vers la Bossa Nova. En 1967, il est à New York,
où il se fait remarquer en produisant un album de Franck Sinatra.
Les années 70 sont les années les plus passionnantes
pour Eumir, puisqu'il est à la tête d'un combo défrisant
portant son nom (Deodato) produisant disques sur disques pour le mythique
label CTI. Parmi ce groupe de Jazz à géométrie
variable, on notera la présence de quasiment toute la troupe
du Mahavishnu Orchestra, Cobham, Ron Carter et Stanley Clarke en tête,
mais aussi d'autres musiciens comme Ray Barretto ou le magnifique
guitariste John Tropea. Fort de sa réputation d'arrangeur de
Jazz, il ouvre dès son premier album avec cette formation,
"Prelude", une série de morceaux de Musique classique
réorchestrés en Jazz-Rock. Parmi ceux là, Also
Spracht Zarathustra, de Richard Strauss, qui connu un succès
mondial (plus de 15 millions de 45t. vendus... et devint le générique
de Ciné-dimanche sur TF1 ;-) !).
Du cinéma, il y touchera un peu, signant la musique de plusieurs
nanars, dont le déjà oublié "The Onion Field".
Il participe à la musique de "l'exorciste", ainsi
qu'à plusieurs autres projets.
Les années 80 ont vu, avec l'arrivée du disco, l'importance
des cordes et des claviers dans l'arrangement. Il travaillera avec
Kool and the Gang, dont il sera le clavier sur l'album "celebration",
mais aussi avec Earth, Wind and Fire... Et toujours avec des brésiliens,
comme Astrud Gilberto.
Les années 90 sonnent l'heure de la reconnaissance... Après
un album remarqué avec le brésilen Carlinhos Brown "Omelete
Man", il travaille avec Björk sur "Post" et "Homogenic",
où il signe la plupart des coussins de cordes sur lesquels
la diva se repose. Le plus réussi d'entre tous est très
certainement le très enlevé Isobel, sur lequel il signera
même un remix terrible d'orchestration, que Björk sélectionnera
d'ailleurs pour son album officiel "Telegram".