Que dire de ce monsieur peu connu
et pourtant si influent dans l'histoire de la musique contemporaine
? Qu'il a révolutionné la musique contemporaine ? C'est
bien, mais c'est un peu court jeune homme ! Alors reprenons depuis
le début.
David Axelrod est né le
17 avril 1936 à Los Angeles, dans une famille de militants
ouvriers. Très vite influencé par la scène Jazz
de LA, à la lisière des années 60, il bosse avec
Lou Rawls. A partir de 1964, il travaille pour la télévision
ou il réalise des jingles. Mais c'est avant tout comme arrangeur
pour toute une palanquée de groupes de Jazz "Westcoast"
qu'il est connu à cette époque là.
Il rencontre Canonball Adderley,
et il travaille des arrangements pour lui. La patte Axelrod est reconnaissable
entre toute : c'est un mélange de breaks de batterie et de
compositions de cordes à forte inspiration baroque. On peut
dire d'Axelrod qu'il construit une orchestration "classique"
autour d'un objet jazz/funk. Parmi l'une de ses production les plus
célèbres, il y a "Mercy, Mercy, Mercy", l'album
de Canonball Adderley.
En 1968, grâce à ses
arrangement de cordes et ses breakbeats de folie, il touche une autre
famille musicale, plus proche du "Rock Progressif", comme
on le définit si mal. Il réalise alors trois albums.
Parmi ceux là, le magnigique "Mass in F minor", véritable
"messe psychédélique" qui se rapproche presque
de la musique savante, catégorie dans laquelle Axelrod est
totalement autodidacte.
Les albums d'Axelrod en tant qu'artiste
leader, commencent à apparaître en 1969. Très
instrumentaux, voire totalement, il seront une sorte d'évolution
funk baroque d'un Gil Evans. Parmi ceux-ci, on ne saurait trop vous
conseiller "Heavy Axe", ressorti en CD chez BGP, et sorti
pour la première fois en vynil en 1975.
Jusqu'à la fin des années
70, Axelrod creusera le sillon d'un Jazz cinématique et d'une
inspiration messianique. Les années 80, en revanche, seront
un lourd passage à vide pour Axelrod, et on ne saurait que
trop l'en féliciter.
Les années 90 marqueront
son retour. Influençant plusieurs producteur de Hip-Hop ou
de Trip-Hop, comme DJ Shadow, par ses productions passées,
il est poussé par Shadow pour reprendre ses tables de mixage.
en 1993, il sortira une oeuvre très personnelle, Requiem, et
puis c'est le retour en grâce. Son travail sur les nappes de
cordes étant resté très actuel, il est samplé,
tant que ce n'est pas permis. Son jeune pygmalion va lui proposer
de travailler avec James Lavelle et lui sur le projet "Tarte
à la crême" d'U.N.K.L.E. Résultat : l'imparable
"Rabbits in the highlight", morceau très onirique.
En 2000, il enregistrera même
un album entier chez Mo'Wax, le fantastique Axelrod, qu'on vous conseille
: Pour la modernité de cette musique de jeune jouée
par ce monsieur de 65 ans, et pour ce merveilleux premier morceau,
mélange de rap New Yorkais et d'arrangement baroque.
Un grand monsieur.