Panégyrique de Patrick Bosso, 19 octobre 2001

 

Quand il s'agit de parler de panégyrique, c'est logiquement Geneviève qui s'y colle, mais comme vous avez pu le remarquer, nous nous sommes échangés les rôles pour qu'elle puisse déverser son fiel épais contre Arte, la chaîne de télé qu'on aimait bien avant. C'est l'énervement qui l'a guidé, où du moins elle prétend nous le faire croire, bien que cela ne tienne pas un instant la route. Je vais vous dire le fond des choses. En fait Geneviève n'a pas voulu faire ce panégyrique car elle ne savait que dire. Elle n'a pas voulu faire le panégyrique parce que la jalousie la taraude. Car pour la première fois que nous recevons des invités sans les insulter mais en les encensant, Patrick Bosso est une femme. Et ça, pour tout dire, elle ne peut pas le supporter.

Oui, vous êtes une femme Patrick Bosso, et ce n'est pas la moindre de vos qualités. Toutes l'année, non content d'endurer les quolibets sexistes de vos contemporains de l'autre genre, vous subissez en outre les sarcasmes d'un atavisme dont vous vous sortez plutôt pas mal. En effet Patrick Bosso, vous êtes blonde. Mais attention, vraiment blonde, pas un succédané de blondes aux racines vulgaires, mâchouillant un chewing-gum sans défense avec l'air inspiré d'un dindon sous analgésique… Et pourtant, depuis le temps que je vous connais Patrick Bosso, je ne vous ai jamais vu mettre du Blanco sur votre écran d'ordinateur, je ne vous ai pas remarqué de front plat ou de petit creux sous votre menton. Et même si il vous arrive de mettre des colifichets et des boas autour d'un pauvre petit félin sans défense, c'est plus par goût du ridicule où par cruauté envers cet animal sans défense. Certes vous avez bien d'autres zones d'ombres, comme celles de vous déguiser parfois devant des salles pleines pour le simple plaisir de vous prendre des pantoufles dans la tronche. Mais chacun a ses petits défauts, et de toutes façons, nous avons trop de respect pour nos invités pour vous reprocher vos penchant pour l'exhibitionnisme. Et même, vous hantez trop cette émission pour que nous ayons envie de vous cassez du sucre sur le dos. Vous hantez oui, et ceux dont l'oreille n'est pas matraqué par la voix stridente de Geneviève vont s'en apercevoir.

Pour résumer mes propos, je dirais que vous êtes à l'inverse de beaucoup de vos congénères peroxydées d'une rare finesse et d'une rare intelligence, à tel point qu'on pourrait parfois se demander si vous n'étiez pas un agent double, qui aurait laissé sa tignasse brune dans les champs de Luzerne bordant St Laurent de Brévedent, un patelin que vous connaissez bien, et qui à le délicieux avantage de rimer avec chiant.
Le seul défaut finalement qui irait avec cette blondeur pétillante. J'utilise le mot pétillante à dessein, car c'est un mot habituellement dévolu aux brunes. Oui, un seul défaut qui irait avec la platine de vos cheveux, c'est votre attirance particulière pour le cinéma. Une attirance qui vous a fait multiplier les Press-books, souvent réalisé par des photographes minables à la petite semaine… Mais une attirance qui a failli vous mener vers le succès d'un oscar hollywoodien, ce qui aurait été le premier décerné à un petit film télévisé. Oui, en effet, vous jouez dans le goût des autres, le film d'Agnès Jaoui, et vous êtes même crédité au générique pour un rôle dont la fulgurance n'a d'égale que celle qui me mit le rouge au joue, et qui concerne également ce film. Oui, en effet, Patrick Bosso, pendant que vous passiez environ 17 secondes à dire "Bonjour, oui elle est par ici" à Jean Pierre Bacri, je passai environ 45 secondes à interviewé sa réalisatrice de femme, dans un de mes râteaux les plus mémorables.

Alors bienvenue Patrick Bosso, et passez une bonne émission. Mais rappelez vous… Tout peut vous arriver.