Quand
il s'agit de parler de panégyrique, c'est logiquement Geneviève
qui s'y colle, mais comme vous avez pu le remarquer, nous nous sommes
échangés les rôles pour qu'elle puisse déverser
son fiel épais contre Arte, la chaîne de télé
qu'on aimait bien avant. C'est l'énervement qui l'a guidé,
où du moins elle prétend nous le faire croire, bien
que cela ne tienne pas un instant la route. Je vais vous dire le fond
des choses. En fait Geneviève n'a pas voulu faire ce panégyrique
car elle ne savait que dire. Elle n'a pas voulu faire le panégyrique
parce que la jalousie la taraude. Car pour la première fois
que nous recevons des invités sans les insulter mais en les
encensant, Patrick Bosso est une femme. Et ça, pour tout dire,
elle ne peut pas le supporter.
Oui, vous êtes une femme Patrick Bosso, et ce n'est pas la moindre
de vos qualités. Toutes l'année, non content d'endurer
les quolibets sexistes de vos contemporains de l'autre genre, vous
subissez en outre les sarcasmes d'un atavisme dont vous vous sortez
plutôt pas mal. En effet Patrick Bosso, vous êtes blonde.
Mais attention, vraiment blonde, pas un succédané de
blondes aux racines vulgaires, mâchouillant un chewing-gum sans
défense avec l'air inspiré d'un dindon sous analgésique
Et pourtant, depuis le temps que je vous connais Patrick Bosso, je
ne vous ai jamais vu mettre du Blanco sur votre écran d'ordinateur,
je ne vous ai pas remarqué de front plat ou de petit creux
sous votre menton. Et même si il vous arrive de mettre des colifichets
et des boas autour d'un pauvre petit félin sans défense,
c'est plus par goût du ridicule où par cruauté
envers cet animal sans défense. Certes vous avez bien d'autres
zones d'ombres, comme celles de vous déguiser parfois devant
des salles pleines pour le simple plaisir de vous prendre des pantoufles
dans la tronche. Mais chacun a ses petits défauts, et de toutes
façons, nous avons trop de respect pour nos invités
pour vous reprocher vos penchant pour l'exhibitionnisme. Et même,
vous hantez trop cette émission pour que nous ayons envie de
vous cassez du sucre sur le dos. Vous hantez oui, et ceux dont l'oreille
n'est pas matraqué par la voix stridente de Geneviève
vont s'en apercevoir.
Pour résumer mes propos, je dirais que vous êtes à
l'inverse de beaucoup de vos congénères peroxydées
d'une rare finesse et d'une rare intelligence, à tel point
qu'on pourrait parfois se demander si vous n'étiez pas un agent
double, qui aurait laissé sa tignasse brune dans les champs
de Luzerne bordant St Laurent de Brévedent, un patelin que
vous connaissez bien, et qui à le délicieux avantage
de rimer avec chiant.
Le seul défaut finalement qui irait avec cette blondeur pétillante.
J'utilise le mot pétillante à dessein, car c'est un
mot habituellement dévolu aux brunes. Oui, un seul défaut
qui irait avec la platine de vos cheveux, c'est votre attirance particulière
pour le cinéma. Une attirance qui vous a fait multiplier les
Press-books, souvent réalisé par des photographes minables
à la petite semaine
Mais une attirance qui a failli vous
mener vers le succès d'un oscar hollywoodien, ce qui aurait
été le premier décerné à un petit
film télévisé. Oui, en effet, vous jouez dans
le goût des autres, le film d'Agnès Jaoui, et vous êtes
même crédité au générique pour un
rôle dont la fulgurance n'a d'égale que celle qui me
mit le rouge au joue, et qui concerne également ce film. Oui,
en effet, Patrick Bosso, pendant que vous passiez environ 17 secondes
à dire "Bonjour, oui elle est par ici" à Jean
Pierre Bacri, je passai environ 45 secondes à interviewé
sa réalisatrice de femme, dans un de mes râteaux les
plus mémorables.
Alors bienvenue Patrick Bosso, et passez une bonne émission.
Mais rappelez vous
Tout peut vous arriver.