Cette
semaine, la coprophagie n'était pas tout à fait évidente,
car beaucoup de sujets se bousculent au portillon, mais cependant,
nous prendrons les gants de l'hypothèse basse pour ne s'attacher
qu'à une seule personne qui catalyse à lui seul tant
de détestation qu'il mériterait d'être élu
coprophagie indépassable. Cet homme, il avait disparu, on pensait
bien en avoir fini avec lui, même si ses méfaits sont
encore des trous béants dans des tonnes de consciences. Cet
homme volatilisé depuis presque 10 ans, et c'était suffisant
pour l'avoir oublié. On se le rappelait au détour d'une
émission nostalgique, mais c'était comme parler du loup
à de jeunes enfants : on en avait vaguement froid dans le dos,
mais au fond de nous même, on savait, on espérait que
s'en était pour toujours terminé. Au terme de cette
description, vous écoutez, haletant, votre poste, et vous tracez
déjà mentalement le contour du visage de la victime.
Vous actionnez déjà mentalement le couperet de la coprophagie
sur un cou désigné. Eh bien non cher auditeurs, il ne
s'agit pas de Dick Cheney. Etant une émission culturelle, nous
ne pouvons nous permettre de jeter notre gourme sur des politiques,
et il nous faut rester dans la limite de nos attributions. C'est donc
d'un autre fauteur de guerre dont il sera question, et il s'agit,
vous l'aurez tous reconnu, selon le bon vieux principe que "si
c'est pas l'un, c'est l'autre" : Evidemment c'est Michael Jackson
!
Oui, Michael Jackson, le king of the pop des année 80, celui
qui a bercé notre jeunesse et nos espoirs déçus
d'adolescents, celui que la Motown a nourri au sein de son écurie,
et comme un Darth Vador de province, il a fait chanceler à
coup de milliards de dollars. Oui, Michael Jackson, celui qui a résumé
le "Black and proud !" de ses glorieux ancêtres en
un ravalement de façade, et un décrêpage de cheveux.
Celui qui avait incarné tant d'espoir a d'ailleurs fait rimer
rapidement décrêpage et décrépitude, ce
qui montre bien qu'il n'a jamais été bon en métrique
Pourquoi Michael Jackson allez vous me dire, et pourquoi tout de suite
? très simple
Tout le monde se souvient en tous cas le
plus de 20 ans de la célèbre chanson contre la fin dans
le monde, celui qui réunissait tous le artistes de la pop américaine
. On se souvient que cette chanson avait surtout permis de donner
bonne conscience à l'occident sur la question de la faim dans
le monde et de donner une seconde chance à la carrière
de Barbara Streisand, ce qui mériterait à lui seul la
peine capitale. On se souvient aussi de son rachat à coups
de dollars du catalogue d'Apple, la maison de disques des Beatles,
ce qui lui permit de revendre la chanson Révolution à
Nike, en plein génocide au Timor Oriental, ce qui démontre
d'un cynisme assez savoureux. On se souvient de ces accusations de
pédophilie, tuent à coup de dollars, qui valurent à
l'époque cette bonne blague "Pourquoi MJ se touche les
couilles sur scène ? -Pour vérifier qu'il n'a pas un
bébé dans le slip
". On se souvient de cette
icône frime fric des années 80, ces années pourries,
qu'on voit renaître aujourd'hui.
Et lui le Michael, il tente de revenir avec elles. Son dernier album,
sorti en 94, était tout simplement catastrophique, pleine de
guimauve, à tel point qu'on imaginait avoir tenté une
mutation génétique sur lui-même, entre Lionel
Ritchie et Herbert Léonard. Alors forcément, il ne sont
pas beaucoup à attendre son retour, à part deux trois
amoureux du caramel à la merde. Son album va être un
échec musical en plus d'être un déroute musicale.
On va le retrouver au cimetière des saupoudreurs de sucre,
entre Bryan Adams et Phil Collins, en duo entre Elton John et Sacha
Distel. Non, car un événement a changé le monde
le 11 septembre 2001. Et des milliers de morts de l'effondrement des
tours des WTC, il va pressurer l'émotion pour en faire une
galette avec ses amis les vedettes. Il a déjà la chanson,
elle est sur son album. En espérant que ça ne se verra
pas
Comme ça il pourra vendre des tas d'albums. Ca n'a
pas de noms, ou plutôt si, ça en a un : si la barbarie
avait une bande son, sans nul doute qu'il en serait le créditeur